La légende de 1558 "Massacre à San- Vincenti"
"Autour de l'église et du clocher, se trouvaient autrefois des maisons qui étaient dominées par deux demeures seigneurales, le château de PIAZZILI et le château de CALANCHI. Le tout formait le village d'U POCHJU. Une légende populaire attribue à une inimitié la cause de l'abandon du village, elle mérite d'être rappelée".
"A l'époque immédiate qui a précédé l'abandon du village, il n'y avait que des veuves dans le château de Piazzili et de Calanchi. Les maris avaient péris au cours des guerres qui sévissaient alors continuellement en Corse. Des qurelles très fréquentes mettaient aux prises les deux châtelaines. Pour le moindre prétexte elle donnaient libre cours à l'animosité qu'elles nourissaient l'une contre l'autre. Un jour, la châtelaine de Calanchi se fit longtemps attendre à la messe dominicale qui devait se dire dans l'église d'U POGHJU (San-vincenti). La châtelaine de Piazzili, qui était arrivée depuis longtemps se morfondait en l'attendant, car le curé ne pouvait commencer la messe que lorsque tous les châtelains et châtelaines étaient présents. Lorsque la châtelaine de Calanchi entra dans l'église, celle de Piazzili lui reprocha aigrement de s'être faite attendre si longtemps. Faisant allusion à son opulente demeure et à la pauvreté de celle de son antagonistre, elle s'écria:
"Je suis arrivée depuis longtemps et pourtant, avant de partir, j'avais douze portes à fermer!"
La châtelaine de Calanchi répliqua du tac au tac:
"Il est vrai que je n'avais pas beaucoups de portes à fermer, mais j'avais six enfants à habiller pour les amener avec moi à la messe!"
Des répliques de plus en plus acerbes se croisèrent et on tarda pas à en venir aux mains. Les partisans des deux châtelaines se mêlerent à la querelle, et il s'ensuivit un grand massacre. Ceux qui survécurent continuerent à vivre en état d'inimitié. C'était tous les jours, des vexations de tout sorte et des meurtres.Mais après quelque temps, épuisés des deux côtés, ceux qui restaient des châteaux de Piazzili et de Calanchi s'expatrierent et allerent se fixer les uns au hameau de MUNTICCHI, les autres à SUDDACARO.
Le départ des châtelains ne tarda pas à provoquer l'abandon du village d'U POGHJU. Avec le temps les maisons et les châteaux eux-mêmes disparurent et maintenant de ce qui fut un village important, il ne reste plus qu'une eglise et un clocher en ruine".