Histoire

"CUGNOCULU-MUNTICHJI"

"Le village de Cugnoculu est bâti à flanc de côteaux au-dessus du ruisseau de l'Impennatu. Il est dominé au nord-ouest par la punta Cuzzanicciu qui culmine à 1060 mètres. Ses habitants, les Cugnuculesi, sont au nom de 143 (166 aujourd'hui). La commune compte plusieurs hameaux: Maratu, avec sa petite église dédiée à St. Pierre, et Pratavonu, l'ancienne plage de Sampolu. Monticchi situé en contre-bas, a été depuis quelques années, complètement déserté par ses habitants. L'église, qui avait repris le titre de St. Vincent, ainsi que les quelques maisons qui le composaient sont en ruines.

Le nom de Cugnoculu, viendrait de "Cunicolo" qui signifie: petit lapin. Cet animal devait abonder, autrefois, sur ce territoire. On traduirait Muntichji par "monticule". Ce village est cité par A.Giustiniano au XVIème dans sa description de la Corse:

"...vient ensuite la piève d'Ornano qui compte 30 villages dont les plus connus sont ceux de S.Maria, Zigliara et Cognocoli, parce que dans ces 3 villages habitent les Seigneurs d'Ornano."

Sur les armes de Cugnoculu figurent 6 couronnes, elle représentent les 6 châteaux qui se dressaient, autrefois sur les lieux dit: PIAZZILI, PEDILONGA, PETRETO, MUNTICHJI, CALANCHI et CUGNOCULU. De ces châteaux, aujourd'hui, il ne reste rien, si ce n'est quelques vestiges dans certains endroits.

Dans les champs, se trouvait la grande et belle église romane de San Vincenti. Elle possédait une solide tour carrée, qui servait de clocher. Les maisons, ainsi qu les châteaux de Calanchi et de Piazzili, qui les entoraient, formaient le village de Poghju. Poghju fut donc à l'origine de Cugnoculu.

Une campagne de fouille, fût entreprise à cet endroit, en 1978, par Olivier Jehasse. Ce dernier nous rapporte une vieille légende qui eut pour cadre cette église au Moyen-Âge (Légende -> "Massacre à San-Vincenti").

Cette belle légende, transposée au Moyen-Âge, a pu avoir commefondement, une rivalité de famille entre deux frères d'Ornano: Anton Paolo et Anton Gulielmo. Ces derniers, par jalousie, à propos d'une femme, se querellèrent dans l'église. Anton Gulielmo, porta la main sur son frère, et le tua. Un serviteur d'Anton Paolo tua a son tour le meurtier de son maître. Cette vendetta familiale eut lieu a l'époque de Sampiero et elle est rapportée, à la fois par le chroniqueur Filippini et par Giordano Orsini, qui rend compte de ce fait divers, au roi de France, par une lettre datée du 13 septembre 1558.

Une histoire similaire est rapportée, cette fois, par Carolu Giovone. Elle n'a plus pour cadre l'église San Vincenti, mais la petite église de San Cumentu, située dans la valée de l'Impennatu dont il ne reste aujourd"hui que quelques vestiges. Ces faits auraient eu lieu à l'époque de l'occupation Sarrasine au VIIIème-IXème siècles. (Légende -> "La Dame de San Cumentu").

Après ces récits légendaires qui nous enchantent et qui traduisent, à leur manière, des évenements locaux,revenons, maintenant à des sujets plus reels et plus précis.

Au sud-ouest du territoire communal de Cugnoculu se trouvent les vestiges d'une autre église dédiée à Santa Degna. Celle-ci était au centre d'une imposante muraille, qui, encore aujourd'hui, courrone le sommet de la montagne et surplombe à la fois, la plaine du Taravu et la baie de Cupabia.

En 1586, la population compte 80 âmes. L'église de San Vincenti, est encore ouverte au culte, mais, éloignée des habitations, les offices sont célébrés dans l'oratoire de l'Annonciation. En 1686, le visiteur Ambroggio ferrari, trouve cette église en bon état et bien entretenue. Au XVIIIème la population a augmenté puisqu'elle s'éleve a 222 âmes. L'église est désormait dédiée à St Nicolas de Bari. On apprend qu'a cette époque Cugnoculu faisait partie du vicariat forain d'Ulmetu.

L'église acutelle abrite un beau christ en bois ainsi sue trois toiles provenant de la collection du Cardinal Fesh.

Le territoire de Cugnoculu était riche, une "terre promise" pour ses heureux habitants. En effet: lait, miel, vin, huile d'olive, céréales, coulaient en quantité plus que suffisante.

Pour terminer cette brève chronique, nous pouvons affirmer, aujourd'hui, que si le bruit des armes se perd dans la nuit des temps, il fait place, en ce moment, dans ce village, à la paix et toujours à l' abondance.

Abbé francis Buresi, "Cugnoculu-Muntichji" in "U TARAVU" n°13, p.4

 

Pour plus d' informations :

yohan.colonna@wanadoo.fr / Cognocoli@wanadoo.fr

 

 

 

 

 

i

modifier by Colonna© 2oo4-2oo5